Cahier de chansons et monologues

Les deux Berceaux

1er Couplet

Près d'un palais la foue se découvre
Le canon tonne et la plume au chapeau
Les courtisans sous les voutes du Louvre
Vont saluer un prince dans son berceau
Au même instant sous la voûte et la bise
Sur un grabat poussant les premiers cris
Un autre enfant couvert de toile grise
Nait pauvre et nu sous un toit de Paris

Refrain

Ces deux enfants tous deux nés d'une femme
Ne doivent-il pas subir la même loi
Pour un la bise et pour l'autre la flamme
L'un est du peuple et l'autre sera roi

2ème Couplet

Je les revis l'un pâle et l'autre rose
Vingt ans après le prince est général
Pour la Patrie a t'il fait quelque chose
Vous oubliez qu'il est du sang royal
Voici le fils de la pauvre ouvrière
Simple soldat il est pauvre et sans nom
Un beau matin le prenant à sa mère
On en a fait de la chair à canon

(Refrain)
3ème Couplet

Comblé d'honneurs de baisers de caresses
Toujours vêtu de soie et de velours
Le prince a droit à toutes les tendresses
Aux jouets d'or aux saluts des tambours
Le fils du peuple au sortir de l'enfance
Ira souffrir dans un noir atelier
Et maintenant enviant l'opulance
Il manquera de paine dans son grenier

(Refrain)
4ème Couplet

Le fils du roi dédaigneux de son grade
Son tour venu de monter au pouvoir
L'émeute est grande et sur la barricade
L'ancien soldat lutte avec désespoir
La cause est juste il veut à sa patrie
Rendre à la fois l'honneur la liberté
Mais il succombe et va l'âme meurtrie
Manger au loin le pain de l'exilé

(Refrain)
5ème Couplet

Vingt ans après c'est un nouvel orage
Mais cette fois le trône est en péril
Le vieux roi le dos courbé par l'$age
Prend à son tour le chemin de l'exile
A l'hopital un malheureux succombe
Le drenier jour le dernier périt
Et tout les deux dans la même tombe
Le fils du peuple et le royal proscrit

(Refrain)
6ème Couplet

Ces deux proscrits que la tombe réclame
Vont dans la mort subir la même loi
Et le printemps rajeunissant sa flamme
Va les couvrir de son manteau de roi.

— Mais ! sapristi ! votre chien est méchant, pourquoi ne lui mettez-vous pas une muselière ?
— Oh ! il n'en vaut vraiment pas la peine... C'est un chien qui n'a aucune valeur !