Paris l’avait vu naître
C’était un pâle enfant éclos dans les faubourgs
Il était de ceux là qui suivent les tambours
Et sentent dans leur veines circuler du salpêtre
Quand passe des clairons devant un régiment
Il avait bien souvent inquiété sa mère
En lui disant lorsque je serai grand
Je veux aussi devenir militaire
Il n’avait pas onze ans
Qu’il connaissait déjà l’histoire des géants
Qui marchaient vers le Rhin pour délivrer la France
Le nom de Hoche et celui de Marceau
Faisait battre son cœur et troubler son cerveau
D’être vaillant comme eux il avait l’espérance
Le jour ou la Patrie appela ses enfants
Il fut un des premiers parmi les combattants
Qui vinrent d’enrôler à son appel suprême
Les fusils en faisceaux maintenant sont rangés
La bataille est finie et les morts sont vengés
Autour du feu chacun cherche un ami qu’il aime
Car la nuit tombe et les soldats,
Pensent à ceux qui sont couchés là bas
Il paraît qu’un des leur sur l’armée ennemie
Vers la fin du combat a conquis un drapeau
C’est un enfant dit-on à la face pâlie
Et pour qui le fusil est un jouet nouveau
Qui s’élançant tout seul au milieu de la poudre
S’en est aller chercher hardi comme la foudre
L’étendard Allemand
On vient de l’emmener devant le Commandant
C’est l’enfant qui jadis faisait pleurer sa mère
En lui disant un jour je serai militaire
Le chef en voyant ce gamin lui dit :
“C’est bien mon brave : et lui donna la main
Quel âge as tu ? : “Vingt ans : “ Ta ville
Paris mon Commandant pays de bon soldats
Prendre un drapeau n’est pas chose facile
Dit nous comment tu fis quand tu t'en emparas
Le bataillon devant lui fit silence
L’enfant tourna son képi dans ses doigts
Et rougissant presque de sa vaillance
Voici comment il conta ses exploits
C’était ma première bataille
Mais mon Commandant je n’avais pas peur
Car si je suis petit de talle allez on ne l’est pas de cœur
Je médisais comme ma mère
Tremblerais de me voir l’a
Je vis passer cette bannière
Et me dit il faudrait prendre ça
Les tambours battaient les trompettes
Sonnaient la charge aux escadrons
J’allais devant leurs baïonnettes
Et sans souci de leurs canons
Ce drapeau je voulais le prendre
C’était dur mon Commandant
Car ils étaient la pour le défendre
Ceux qui restaient d’un régiment
Allons dis-je vive la France
Si je reste on le verra bien
Dans le tonnerre je m’élance
Ne voyant n’entendant plus rien
Combien en resta t-il des nôtres
Mon Commandant je n’en sais rien
Mais quand je reviens
J’avais le drapeau dans mes bras
C’est ainsi qu’il parla d’une voix male et fière
Le chef embrassa sont front pâle
Ensuite détachant la croix de sa tunique
Il l’attacha sur le cœur de l’enfant
Qui chancela soudain et dit en pâlissant
Merci mon Commandant gardez cette relique
Je ne la porterai pas car un morceau de plomb
que j’ai reçu la bas me glace tout le cœur
Mais à ma vieille mère remettez cette croix d’honneur
Dites lui bien surtout que je n’ai pas eu peur
Et suis mort en vrai militaire
Puis aussi qu’avant de partir
Vous m’avez embrassé ça lui fera plaisir
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Maintenant adieu camarades
Et vous mon Commandant Adieu
Je pars avec vos embrassades
Et cela me console un peu
Oh rêves amis de mon enfance
Je suis tombé pour mon pays
Ma mère et toi mon vieux Paris : “Adieu”
!! ............................
Je meurs
Vive la France
Fin