Cahier de chansons et monologues

La vie militaire

A vous pères de familles qui élevez des enfants
Et qui les chérissez du berceau à vingt ans
Ecoutez ce récit qui n’est que trop sincère
Et qui représente la vie militaire
Ici bas sur la terre pour beaucoup de jeunes gens
L’âge le plus heureux est celui de vingt ans
Car souvent enchaîné et même ensevelit
Les plus beaux rêves de la vie
Sitôt le sort tiré l’on est gai et content
L’on croit avoir un beau jour
Mais l’on est cloué pour trois ans
De douleurs et d’ennui qui termine la jeunesse
Qui ont les traités durant leur esclavage
Qu’on se croirait encore au temps des sauvages
Si on s’en faisait la réflexion
Du jour au lendemain on perdrait la raison
Aussi sont-ils heureux les gens favorisés
009

Qui n’ont jamais vécu dans ce triste métier
Les uns en pleurant les autres en chantant
Nous laissons loin de nous nos amis nos parents
Une jeune fille en pleurant vient vous serrer la main
Vous jurant pour toujours son amour très certain
Mais hélas le proverbe est trop vrai
Loin des yeux loin du cœur
Aussi jeunes gens qui avez au servir
Avant votre congé ne parlez pas d’amour
Vous aurez sans cela bien assez à souffrir
N’aggravez pas le mal tachez de l’amoindrir
Mais laissons de coté les amours et les peines
Et revenons au jour d’entrer au régiment
L’on n’a pas fait un pas dans la cour du quartier
Que les anciens soldats voudraient vous exploiter
Car ils savent qu’en quittant le pays, les parents
Ont laissés à leur fils chéri beaucoup d’argent
Aussi autour de nous sont ils tous empressés
À nous faire voir ce malheureux métier
Mais dès qu’on a plus rien ils vous abandonne
C’est la première année la plus dure de la vie
Car il nous faut apprendre manœuvre et théorie
Pour un rien on vous fait faire le peloton
Il faut dire oui quand le cœur dit non.
010

Sans cela on vous jette au fond d’une prison
Qui ne ressemble en rien à celle de la roquette
Ou bandits assassins sont mieux que nous peut-être
Car ceux qui ont tué on leur donne de la paille
Et nous pauvre soldats enfants de la Patrie
Une planche de sapin voila tout notre lit
Mais laissons de coté quelques lignes
Car on s’en irait vraiment de maladie
Qui s’emparerait de vous au jour du départ
Et qui souvent vous tue à la fleur de l’âge
Et quoique au dix-neuvième siècle
Etudiants et médecins ignore de connaître
Elle s’appelle l’ennuie
L’ennuie ne vous prend pas car il n’a pas le temps
Sitôt qu’on commence à connaître ce métier
L’heure du départ n’est pas loin de sonner
La classe la chère classe chantée sur tout les tons
Alors l’on voit revenir la liberté
Car on est toujours puni ou séquestré
Les jours semble des mois et ceux-ci des années
Nous nous regrettons des jours de rabiot
Certains privilèges qui ont fait prison
Les parents se disent qu’a-t-il fait mon enfant
Quel crime a t-il commis
011

Pourtant rien
Pour une noce un appel manqué
Nous restons ici seul à nous lamenter
Hélas mes bons parents mes bons amis
Ne vous tourmentez pas nous reviendrons aussi
Oui nous reviendrons tous dans nos foyers
Revêtu ce jour la d’un triste pantalon
Un képi une veste un soulier sans talon
C’est ainsi qu’on nous rend à nos parents bien aimés
Nous n’avons plus rien pas même notre santé
Rhumatismes bronchites maladies voila tout
Et cela vous l’avez attrape ou
Dans les forts humides et malsains
Ou nous avons passer une partie de ce triste métier
Voila parents et amis ce triste récit
Et c’est ainsi qu’on traite les fils de la Patrie
Fin